Poinçonneur des lilas
Promis, juré, craché, ce n’est pas moi. Je n’ai pas l’âme vandale. Et puis j’aurais percé des trous de manière à faciliter le cadrage de ce liseron de Provence oblitéré.
Mais qui alors ? Un insecte, peut-être. Il n’y en a toujours un à la cantine qui commence son pot de glace vanille-fraise par la fraise. Ou bien un artiste. Anonyme car il n’a pas signé son oeuvre. Ou un gilet-jaune. Il doit être daltonien car un pétale de pissenlit aurait été plus assorti aux couleurs de ses revendications. Ou le père Collignon d’Amélie Poulain. Il ne chantait pas, mais avait mis en pratique les paroles du “Poinçonneur des Lilas” de Serge Gainsbourg. C’est d’un goût ! Mais visiblement appréciable pour certains. Ou du moins, uniquement le parfum fraise.
Mon sentiment est partagé. Notre société est si marquée par la dégradation gratuite, bête et méchante, que mon esprit refuse par principe une situation de détérioration intentionnelle. Intéressant comme le vandalisme est également parvenu à polluer le sens critique de notre jugement. Alors que les fleurs ont souvent développé un système d’attirance des insectes afin de favoriser la pollinisation, et assurer ainsi la survie de l’espèce.
« Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous… »
Un insecte a creusé des trous en mangeant les pétales d’un liseron de Provence