Boule de feu
Pourquoi publier la photo d’un astre sur un site d’avantage tourné vers la macrophotographie ? Parce que tout est lié dans le monde du vivant et du minéral. Pour comprendre la subtilité d’un détail isolé, il faut s’intéresser au fonctionnement de la globalité. La nature a inventé les interconnexions d’internet et la mondialisation depuis la nuit des temps.
Une révolution annuelle de la Terre se résume à une journée autour du soleil. Un cycle de vie rythmé par quatre saisons indissociables, en particulier sous nos latitudes. Impossible de photographier le vivant sans avoir un sentiment de reconnaissance pour notre étoile. Bien que parfois nos relations soient proches de celles d’un vieux couple. “Fuis-moi je te suis” en hiver. “Suis-moi, je te fuis” en été. Rien de nouveau sous le soleil en quelque sorte. Et pourtant, son influence sur notre environnement ne cesse de m’émerveiller. J’ai une préférence pour l’hiver malgré le froid et les difficultés techniques qui en découlent. La biomasse est moins riche qu’au printemps bien-sûr. Mais les formes de vie sont plus surprenantes et attachantes car il faut se donner la peine de les découvrir. Lorsque la pression du gel nous donne l’impression que nos doigts, nos oreilles ou notre nez vont se décrocher, notre esprit retrouve une flamme de chaleur dans la féérie des décors qui se découvrent à nous. Comme si l’originalité avait plus de mérite à apparaître au cours d’une période de disette.
Photographier l’infiniment grand ou l’infiniment petit impose des contraintes techniques similaires. Les deux disciplines impliquent de forts grossissements, et souvent des cadrages serrés. Tout va très vite dans le viseur, et le moindre petit souffle d’air se transforme en cyclone tropical. Une expérience technique en “full manuel” est fortement exigée, exposition et mise au point, car il faut pouvoir réagir rapidement en s’adaptant à chaque situation. Le matériel est souvent le même. L’usage d’un trépied et d’une rotule solides et stables pouvant supporter une charge lourde sont incontournables. Ils offrent un confort et une fluidité de travail appréciables car ils permettent au photographe de se concentrer sur l’essentiel de son activité, la création !
Sans être un érudit, il est possible de dire que rien ne serait possible sans les rayons et la chaleur du soleil, en plus de la présence d’eau sous forme liquide bien-sûr. A condition que la planète soit à la distance parfaite pouvant favoriser l’apparition et le développement de la vie. Avec autant de spécificités réunies, malgré les faibles probabilités de chacune d’elles, il serait dommage de ne pas intégrer des images du soleil sur un site de macrophotographie. Comme si les vents solaires représentaient une anémochorie interstellaire.
« E pur si muove ! »
Le soleil est photographié avec un téléobjectif